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Gale

La gale est une infection parasitaire de la peau causée par l’acarien Sarcoptes scabiei. Elle peut affecter toutes les strates d’âge, mais touche le plus souvent les personnes de 4 à 17 ans. Les populations les plus vulnérables à ce type d’infection sont les enfants, les personnes âgées et les patients immunosupprimés. Lors d’un premier épisode, une période d’incubation de 4-6 semaines permet le développement du parasite et cause donc un délai dans l’apparition des symptômes suite à l’infestation. D’un autre côté, lorsque le patient a déjà eu un épisode de gale dans le passé, l’apparition des symptômes survient plutôt 1-4 jours après l’exposition.
Au moment de l’infection, le parasite femelle creuse des petits sillons sous la peau et y dépose ses œufs qui éclosent quelques jours plus tard. Un délai d’environ 10-14 jours est toutefois nécessaire pour la croissance des acariens jusqu’à un stade adulte. La réaction d’hypersensibilité se développe plus tard, ce qui explique le délai dans l’apparition des symptômes. Les signes et symptôme de la gale se présentent comme des éruptions cutanées et d’importantes démangeaisons. Ces démangeaisons sont généralement plus importantes la nuit et sont dues à une réaction allergique au parasite, à ses œufs et/ou aux excréments déposés sous la peau. Les éruptions cutanées peuvent prendre la forme de sillons de quelques millimètres à 1 centimètre environ, pouvant être détectables à l’œil nu ou non. Les éruptions les plus visibles sont plus souvent de type papulaire et rouges (boutons rouges). Les symptômes peuvent se présenter différemment chez les enfants plus jeunes par rapport aux enfants plus vieux et adultes. En effet, chez les enfants de plus de 2 ans et les adultes, les régions atteintes sont le ventre, les organes génitaux et les fesses, les poignets, l’intérieur des coudes, l’espace entre les doigts et les plis cutanés. Chez les enfants de moins de 2 ans, la tête, le visage, le cou, la paume des mains et la plante des pieds s’ajoutent aux régions qui peuvent être atteintes.
La transmission de la gale se fait le plus souvent par contact direct et prolongé de peau à peau avec une personne infectée. Plus rarement, la transmission peut être indirecte et se faire via les tissus (ex. draps, vêtements, serviettes) lorsque le contact de la personne y avait été prolongé et rapproché dans le temps. En effet, les parasites responsables de la gale ne peuvent vivre plus de 24 à 36h environ loin d’un hôte humain.
La transmission de la gale infectant les humains est seulement possible d’humains à humains et ne peut pas être contractée des animaux. Les animaux peuvent être infectés par la gale, mais, dans ce cas, ce sera un parasite différent et incapable de survivre sur un hôte humain. Ainsi, si un humain contracte la gale d’un animal, celle-ci pourrait causer des symptômes similaires à la gale humaine, mais sera autorésolutive. Finalement, l’infection par la gale humaine n’est pas autorésolutive et persiste jusqu’à l’utilisation d’un traitement. Une personne ayant la gale est considérée contagieuse dès son infection et avant même l’apparition des symptômes, c’est-à-dire jusqu’à 6 semaines avant l’apparition des symptômes. La contagion se poursuit jusqu’à 48h après l’application d’un traitement. Ainsi, il est nécessaire de recommander aux parents d’un enfant atteint de réintégrer l’école seulement 48h après l’application du premier traitement.


Présence de lésions hyperkératosiques (croûtes) et étendues pouvant indiquer une infections grave nommée « gale norvégienne »
Présence de symptômes systémiques
Symptômes d’infection de la peau ou des lésions de grattage
Apparition de nouvelles lésions ou symptômes suite à la seconde application


Généralités
- Toute personne infectée par la gale ainsi que toutes personnes ayant été en contact rapproché avec elle durant les 6 semaines précédant l’infection doivent recevoir un traitement et ce, même si elles sont asymptomatiques.
- Il est possible que les démangeaisons persistent jusqu’à 2-4 semaines après la fin du traitement sans pour autant que le traitement ait échoué.
- Une infection par la gale ne procure pas d’immunité. Ainsi, une personne peut être infectée plus d’une fois par le parasite de la gale.


- Prendre un bain ou une douche d’eau fraîche ou tiède. L’eau chaude tend à exacerber les démangeaisons.
- Appliquer des compresses froides sur les lésions.
- Laver tous les tissus (vêtements, draps, serviettes, etc.) ayant été en contact rapproché avec une personne infectée ou potentiellement infectée dans les 4 jours avant le début du traitement. Effectuer le lavage à l’eau chaude et faire sécher à l’air chaud de la sécheuse durant environ 20 minutes.
- Mettre tout tissu ne pouvant être lavé dans un sac de plastique étanche et laisser le sac fermé pour 5-7 jours suivant le début du traitement.
- Passer l’aspirateur minutieusement dans toutes les pièces de la maison en prenant une attention particulière à passer sur les divans et rideaux aussi. Jeter le sac de l’aspirateur.
- L’utilisation de pesticides en aérosol ou d’un agent fumigène n’est pas recommandée. L’utilisation est toutefois possible si aucune autre mesure de nettoyage n’est possible sur la surface.
- L’hydratation de la peau (1 app BID ou plus de crème hydratante) permet de réduire les démangeaisons et la sècheresse.


- S’assurer de l’application du 2e traitement 7-10 jours après le premier.
- Transmettre toutes les informations relatives au traitement, aux mesures non-pharmacologiques, à la transmission et la contagion.
- Suivi de l’apparition de nouvelles lésions suite au premier traitement.
- Suivi de la tolérance au traitement. Vérifier si présence d’effets indésirables cutanés.
Les patients qui reçoivent un traitement pour la gale doivent être avisés de :
- la nécessité de faire un second traitement 7-10 jours après le premier afin d’assurer la fin de l’infection ;
- suivre l’évolution des lésions et d’aller consulter si elles progressent suite au premier traitement ;
- consulter le médecin si des signes et symptômes d'infection se présentent ;
- toutes les informations pertinentes concernant la contagion, la transmission et les mesures non-pharmacologiques afin d’optimiser le traitement et diminuer la propagation de l’infection.